Ce que tu as fait de moi, Karine Giebel (Belfond, 11/2019)
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Quand on se lance dans la lecture d’un roman de Karine Giebel, on sait à
coup sûr que l’on n’en ressortira pas sans un certain sentiment de malaise. L’auteure
a pris ici pour thématique la passion obsessionnelle et l’emprise qui peut en
découdre. Elle place d’entrée de jeu son intrigue au cœur d’un commissariat des
stups, dans un double huis clos étouffant, durant lequel un commandant et un
lieutenant vont devoir répondre d’actes ayant entrainé la mort et de graves
blessures chez deux de leurs collègues de brigade. Comment en sont- ils donc
arrivés là ?
« Quand je repense à ces discussions surréalistes, ces
conversations qui ressemblaient à du marchandage, je me demande comment nous
avons pu être si odieux. Aussi inconscients de la gravité de ce que nous étions
en train de dire. En train de commettre. » Quand la jeune recrue, Laëtitia Graminsky intègre la brigade
des stups sous le commandement de Richard Ménainville, ce dernier ne s’attendait
pas à en tomber follement amoureux. Commandant charismatique et respecté, il
mène une vie familiale épanouie entre sa femme et ses deux enfants. Mais ce
quadragénaire va se retrouver dépasser par la force de ses sentiments. Son
statut de supérieur hiérarchique va même lui servir de prétexte pour abuser de la
jeune femme, et lui imposer un marchandage ignoble.
« Il y a des moments où on aimerait disparaître, se
fondre dans le néant pour ne pas avoir à subir la pire des déchéances. Des
moments où on aimerait être mort ou n'avoir jamais existé. » Laëtitia tient bon, malgré la pression subie, malgré la honte
ressentie. Elle a tellement voulu accéder au poste de lieutenant de police,
elle souhaite tellement que son mari et sa fille soient fiers d’elle…
« La passion, la vraie. Extrême. Sans
limite. Sans règles.
Cette chose fabuleuse et meurtrière, cet incendie qui ne peut
être maîtrisée, ce raz de marée que rien ne peut arrêter.
Cette chose fabuleuse et mortelle. »
Des liens étranges vont se créer au fil des mois entre Richard
et Laëtitia. Lui se montre machiavélique, malveillant, et elle va se montrer à
la hauteur de cette obsession malsaine. A tel point que les enquêteurs de l’IGPN
vont avoir à démêler la culpabilité de l’un et de l’autre… Et que même le
lecteur n’aura pas lui non plus l’exacte vérité sur ce qui s’est passé le soir
du drame.
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