jeudi 27 janvier 2022

Première personne du singulier, Haruki Murakami (Belfond, 01/2022)


 

Première personne du singulier, Haruki Murakami (Belfond, 01/2022)

💛💛💛

Lire Haruki Murakami dans un recueil de nouvelles ; voilà qui est attirant ! Notre écrivain japonais préféré possède tant d’idées diverses et parfois farfelues que l’on se dit que sa prose doit s’épanouir dans ce genre de récits courts, et surtout, dans les chutes !

« Et lorsque, à l'aube, la tempête aura enfin cessé, les mots survivants réapparaîtront secrètement à la surface de la terre. » Murakami et ses expansions poétiques sont bien présents et rien que pour cela, lire ces huit nouvelles est réjouissant !

« Lorsque j'échouais à capturer de telles sensations dans le monde réel, je laissais tranquillement leur souvenir s'éveiller à l'intérieur de moi. De la sorte, la mémoire devint l'un de mes outils émotionnels les plus précieux, et même une manière de survivre. » La particularité des nouvelles ici publiées est qu’elles sont autobiographiques. On retrouve donc certaines impressions déjà perçues dans la lecture de ses précédents romans. L’écriture de Murakami est sensible au point de faire entendre, de manière presque intuitive, à son lecteur, que ce qui est narré là, dans ce passage, a vraiment eu lieu.

« Le thème ? Impossible de prétendre qu'il y en ait un. J'évoque juste un vieux singe qui sait parler la langue des humains, qui frotte le dos des clients dans l'espace des bains d'une petite ville thermale située dans la préfecture de Gunma, qui apprécie la bière bien fraîche, qui tombe amoureux de quelques humaines, et qui leur vole leur nom. Où y aurait-il un thème dans tout cela ? Ou un épilogue ? » Ah, ce singe de Shinagawa, le personnage de la nouvelle qu’incontestablement je préfère dans ce recueil ! Il réunit à lui seul ce que j’ai toujours aimé cet auteur : l’originalité, l’intervention du surnaturel, du doute, dans notre réalité ; bref, sa composante fantastique, qui sied à merveille au genre de la nouvelle ; et cela depuis des siècles.

Au final, un recueil plaisant à lire mais assez inégal au niveau de la qualité des nouvelles. Certaines m’ont semblé un peu trop inachevée… Mais la majorité des nouvelles (6/8) sont comme un ersatz des romans de Murakami. A lire comme un prologue ou une introduction à ces récits plus consistants, ou pour mieux connaître l’auteur étant donné le caractère autobiographique de ces écrits ; d’où le titre. 

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