Fille, Camille Laurens (Gallimard, 08/2020)
« Il y a quelques secondes, elle ou il, tout restait possible, la grammaire rêvassait toujours son paysage, à présent on t'a coupé les ailes (quoi d'autre ?), tu es plus seule que Robinson et pourtant, c'est fait, le sort en est jeté avec le placenta, Dieu, né garçon, dit-on, père d'un fils, croit-on, Dieu est un enfant qui joue aux dés : c'est une fille. »
Voilà le point de départ du dernier roman de Camille Laurens : le conditionnement lié à notre sexe de naissance. Et en tant que fille, le constat est affligeant dès le départ pour l’auteure. Née à une époque où il vaut mieux naître garçon, elle remonte le fils de ses réflexions jusqu’au point le plus ancien de sa biographie : sa propre naissance. Au fur et à mesure des pages, nous avançons dans l’Histoire du féminisme aux côtés de Laurence. En parallèle, elle lève le voile sur ces expressions qui pénalisent lourdement le sexe « faible » et avantage celui que l’on qualifie de « fort ». La règle de grammaire qui dit que « le masculin l’emporte sur le féminin » est ici on ne peut plus pointée du doigt !
J’attendais avec impatience ce roman car j’aime beaucoup l’écriture de
Camille Laurens. Le Covid 19 en a reporté la sortie et j’ai été ravie de
pouvoir enfin le lire. Pourtant j’avoue que le début m’a un peu déçue :
encore un livre à la sauce « bobo parisien » qui se regarde le
nombril et se plaint. Et puis, Laurence est devenue adulte, et ses drames m’ont
retourné les tripes…
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