La commode aux tiroirs de couleurs, Olivia Ruiz (J. - C. Lattès, 05/2020)
💙💙💙💙
J’ai longtemps hésité devant ce roman ;
Olivia Ruiz est- elle « encore une star du showbiz » qui cherche à se
recycler ? Et puis… et puis…
Olivia Ruiz nous livre sous le genre du roman
un récit que l’on devine fortement autobiographique pour qui a lu les
interviews ponctuant sa carrière de chanteuse. Elle choisit de remonter le
temps suite au décès de sa grand- mère, son « abuela », qui lui a
laissé en héritage une commode qui comporte dix tiroirs, dix boîtes aux trésors
longtemps interdits aux enfants de la famille. La narratrice va donc les ouvrir
un à un le temps de remonter le fil de son passé, et en parallèle remonter le
cours de l’Histoire des exilés espagnols.
Les tiroirs vont se révéler pleins de surprises
pour la narratrice.
« En vieillissant, tu apprends que les
secrets de famille peuvent devenir des gangrènes, vicieuses et parfois indécelables. »
Ses ancêtres font partie de la résistance espagnole
qui s’insurge contre le règne tyrannique de Franco. Leur exil, quand ils ont
senti que leur vie était en danger, s’est transformé en étapes de souffrance et
de drames qu’il va falloir étouffer pour envisager un nouvel avenir et se faire
accepter des Français. Mais la rancœur, la nécessité de venger l’âme de ceux
qui ont été torturés va perdurer : « Les miens peuvent sacrifier
des innocents sur l'autel de la vengeance. »
La narratrice avance donc dans la chronologie familiale débutée avec la tragédie vécue par ses arrières- grands- parents, laquelle permettra néanmoins à leur descendance de survivre et de trouver une paix relative au fur et à mesure des générations qui suivront.« Non abuela, nous ne sommes pas du même bois. Tu as dû lutter et moi je n'ai eu qu'à recevoir. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.