samedi 10 avril 2021

Blanc d'os, Ronald Malfi (Seuil, 02/2021)


 

Blanc d'os, Ronald Malfi (Seuil, 02/2021)

💙💙💙💙


 La couverture de ce thriller est perturbante : que veut dire ce titre et pourquoi nous montre-t-on des traces de pas dans la neige ? Le « Blanc d’os », en fait, est une légende, celle d’un démon qui prendrait possession des hommes dans les bois encerclant la petite ville de Dread’s Hand (« la main d’effroi » en français), en Alaska. Cette commune est totalement isolée, inaccessible l’hiver à cause de la neige, et depuis que la mine qui y générait de l’emploi a été fermée, le patelin n’apparaît même plus sur les cartes. Danny Gallo y a disparu un an auparavant, laissant son frère jumeau, Paul, inconsolable.

 

« Un nouveau texte vint se substituer au précédent. Paul sentit des doigts glacés courir le long de son échine. "UN HABITANT D'UN VILLAGE ISOLE EN ALASKA Soupçonné DE PLUSIEURS MEURTRES".
Paul entendait son battement cardiaque se répercuter dans ses oreilles. »
Alors qu’un charnier est découvert à Dread’s Hand, Paul est saisi : et si son frère faisait partie des victimes ? Ni une, ni deux, il prend un congé et se rend sur place, dans l’espoir de savoir, enfin, ce qu’il a bien pu arriver à son frère.


« Elle prétendait qu'une présence maléfique hantait la forêt, que le village lui- même était maudit. Selon elle, certains sites s'apparentaient à des tâches sombres, des hématomes sur la carte des Etats- Unis. Dread's Hand en faisait partie. » Une fois sur place, Paul se retrouve face à un silence pesant de la part des habitants. Personne ne veut l’aider et il est même victime d’hostilités manifestes. On le pousse à partir. Mais Paul ne l’entendra pas de cette oreille. Il a besoin de savoir et de confronter ses propres croyances (et son « manikura ») aux légendes locales.

 

« Les lieux sont maudits. Tous ceux qui se rendent sur place sont la proie du désastre. Ils se perdent. Spirituellement, j'entends. » Le thriller va peu à peu glisser dans l’univers du fantastique, entraînant le lecteur dans une attente prenante quant à l’issue de l’intrigue ; appartiendra-t-elle au monde réel ou à l’univers onirique ?

 

Au final, un récit qui m’a captivée par son ambiance, du fait du glissement progressif de l’enquête menée par Paul, mais aussi celle dirigée par Jill Rearson pour la Police, de la cruauté humaine à des légendes de meurtres sacrificiels. L’intrigue est efficace. Un auteur à suivre !

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