L’Ancestral, Greg Hocfell (Elixyria, 03/2021)
💓💓💓💓
La
couverture de « L’Ancestral » vous immerge immédiatement dans une
ambiance horrifique : deux mains aux ongles pourpres et acérés, une tête
de mort aux yeux flamboyants, un rat trapu sur un plancher. Vous retournez le
livre et là, apparaît une étoile à cinq branches tracée dans un cercle, le tout
de couleur rouge sang. Vous l’aurez deviné, Greg Hocfell va vous entraîner sur des
terres démoniaques…
« Claude entendit le poste de radio de sa fille saturer
sur Slipknot. Tout à l'heure, ce serait au tour de Muse. A son âge, son père
avait écouté du Metallica, du Sepultura, oh il en écoutait encore - ces
"bands" n'étaient pas six pieds sous terre, ils avaient leur mot à
dire et à hurler, mais voilà, les temps changeaient, et les sons aussi. Et les
mœurs, ouch... » L’ambiance horrifique s’installe, entre chants lugubres de métalleux et odeurs de souffre.
Claude, notre personnage principal, vit avec sa fille de vingt ans, Daphné,
suite au décès de son épouse. Son métier de chef de projet lui permet de vivre
confortablement dans une jolie petite maison située dans un quartier
résidentiel. Sa vie intime semble inexistante, et centrée uniquement vers sa
fille adorée, encore étudiante.
« Daphné avait glissé une barrette- araignée cinabre
dans ses mèches pour les plaquer sur le faîte de sa chevelure, elle était prête
à faire des ravages dans les cœurs, elle ne le savait que trop bien. Elle
nouait ses bottes à semelles compensées sur le tapis de l'entrée. Rien ne
pourrait plus l'empêcher de sortir. » Est-elle influencée par les goûts musicaux de son papa ?
Daphné détonne ; elle possède tout l’apanage de la fille « gothique » dans
lequel le noir se mêle au rouge sang dans ses tenues et sa vie contient une
bonne dose de « sex, drug and rock’n’roll » !
C’est dans ce microcosme baigné de solitude et de noirceur
que des événements glauques vont apparaître : traces sur les murs,
cauchemars violents et sanglants, interférences paranormales… Claude bascule. « Sa
fille devait penser qu'il avait replongé, lui en était à peu près sûr, et pas
dans un simple cocktail, mais dans une piscine, pleine à ras bord d'un liquide
hautement inflammable, autour de laquelle Monsieur et Madame Déprime, ainsi que
tous leurs enfants, venaient de gratter une allumette... » Daphné
va basculer avec lui.
Au final, un roman court qui se lit d’une traite, sous
tension. On hésite à trouver une explication entre phénomènes hallucinatoires
et interventions diaboliques. L’auteur instaure un suspens qui se maintient
jusqu’à l’épilogue. Sa plume envolée et poétique nous permet de frôler les
errances des personnages, leurs interrogations. J’ai beaucoup aimé même si j’avoue
que j’aurais aimé en savoir plus, que ce soit sur le passé de Claude ou l’origine
des troubles qui vont perturber sa vie. Une suite ! Une suite ! Une
suite !
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