jeudi 22 avril 2021

Une fille comme les autres, Jack Ketchum (Folio policier, 2007)

 



Une fille comme les autres, Jack Ketchum (Folio policier, 2007)

💙💙💙💙💙


Stephen King a dit de ce livre : « Vous serez effrayés de tourner ces pages, mais vous ne pourrez pas vous en empêcher ». Je le rejoins totalement. Ce roman noir est terriblement malaisant et pourtant, j’ai été happée par cette lecture du début à la fin.

 « Parce que les enfants se remettent vite et réapprennent la confiance et la compassion.

Pas moi. Je n'ai pas pu. A cause de ce qui s'est passé après, de ce que j'ai fait et de ce que je n'ai pas fait. » David, devenu un adulte hanté par ce qu’il a vécu à l’adolescence, revient sur des faits qui se sont déroulés trente ans plus tôt. Alors âgé de douze ans, il rencontre la jolie Meg. Elle vient de perdre ses parents dans un accident de la route et elle se retrouve hébergée par une tante. Cette dernière, Ruth, est la voisine de David, mais aussi la mère de son meilleur ami. C’est l’été, et comme chaque année, l’occasion pour la bande d’amis et de voisins de se retrouver et de participer à un « Jeu » de leur invention. Mais l’amusement qui s’est mis en place dans la maison de Ruth, et dont Meg est l’élément principal, n’a rien de joyeux…

 « L'espace d'un instant, elle redevint une héroïne. Seule contre tous.

Mais cela ne dura pas. Parce que, brusquement, il m'apparut clairement qu'elle n'avait d'autre choix que d'encaisser, impuissante. Et de perdre. » Le caractère frondeur de la jeune Meg, plutôt que de calmer le jeu, va attiser la colère de Ruth, et la méchanceté des garçons.

 « Elle sait que la douleur ne se limite pas à la souffrance physique, à son propre corps – surpris – qui proteste contre une atteinte à sa chair.

La douleur peut venir de l'extérieur. » David va se révéler être le seul à prendre un peu de recul face à ce que ses camarades font endurer à Meg, comme s’il était le seul « bon garçon » de la bande. Mais sa culpabilité va demeurer quelque part entre ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas fait non plus…

 

Au final, une lecture qui m’a captivée, tout en provoquant chez moi un grand sentiment de malaise. J’ai eu le sentiment d’être dans une position de voyeurisme, attendant de voir jusqu’à quel point l’horreur trouverait son paroxysme. Certaines scènes sont à la limite du supportable ; et le pire, c’est de se dire que l’auteur s’est inspiré d’une histoire vraie. Bref, âmes sensibles, s’abstenir.

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