Kérozène, Adeline Dieudonné (L'Iconoclaste, 04/2021)
💙💙💙💙
Bienvenue dans l’antre de l’imaginaire glauque d’Adeline Dieudonné. Après nous avoir entrainés dans l’univers terriblement (insupportablement) violent de la gamine de « La vraie vie », l’auteure nous dépose sur une aire d’autoroute lambda, quelque part dans les Ardennes françaises, au milieu d’âmes esseulées et des effluves de gasoil.
Douze personnes sont présentes à l’instant T ; comme si l’auteure
avait pris une photographie. Douze personnes mais aussi un cheval, et un
cadavre caché dans le coffre de l’un des véhicules stationnés là. Quatorze
profils différents, à qui l’auteure a donné la parole. Des histoires de
personnages qui seront agencées comme un recueil de nouvelles, mais aussi comme
le panorama de notre société actuelle avec un gros doigt pointé vers ses
défaillances : avec, entre autres, le malaise de l’épouse parfaite, celui
de la mannequin psychologiquement perturbée par les dauphins, la prof de pool
dance qui ne supporte plus les hommes faibles, le gynécologue à qui la femme a
refilé la chaude- pisse et l’esclave asiatique exploitée en France en tant que
nounou pour espérer donner un avenir à ses propres enfants qui eux, l’ont déjà
oubliée ; « Alika se demande quel est ce monde tordu qui lui impose un choix aussi
merdeux. Ça n'est pas une surprise, les signes qui démontrent la faillite de
l'aventure humaine ne manquent pas. »
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