Et pour le pire, Noël Boudou (Taurnada, 05/2021)
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Noël Boudou signe ici son troisième roman, et force est de constater que sa prose, son style d’écriture, se bonifie avec les années. Le temps qui passe, d’ailleurs, il en est terriblement question dans ce thriller qui met en scène un octogénaire en guise de personnage principal. Un vieux monsieur bougon devenu acariâtre après des années passées à ruminer son désir de vengeance, son envie de faire la peau aux jeunes qui ont violé, souillé, torturé et assassiné sa chère Bénédicte, vingt ans auparavant.
« Il y
a vingt ans. Vingt longues années de solitude. Même si à 86 ans, vingt ans ne
représentent pas grand- chose, cette période fut sans aucun doute possible la
plus difficile à vivre de ma longue existence. » Vincent Dolt
sait qu’il est faible, bouffé par l’arthrose et les rhumatismes, plus bon qu’à s’enfiler
les bières sur sa terrasse en caressant son chien, le vieux Bill. Et pourtant,
à la veille de la libération des assassins de son épouse, il se sent prêt à
tout pour aller leur régler leur compte. Après tout, il n’a plus rien à perdre…
« Au
village, beaucoup se demandent comment il est possible que je sois encore en
vie. Et sur ce point je les comprends. Je suis même complètement d'accord avec
eux, mais moi je sais pourquoi je suis encore là, comme une mauvaise herbe dont
on essaye de se débarrasser au milieu d'un parterre de fleurs et qui revient
chaque semaine. » Vincent Dolt vit en reclus dans sa maison, au
bout d’une impasse désertée, celle qui a abrité ses années de bonheur lorsque
son épouse était encore en vie. Ses seuls contacts se résument à son médecin,
et à Magali, son aide à domicile. Alors quand un couple s’installe dans la
maison voisine, Vincent est tout d’abord furieux : ils vont ruiner sa tranquillité !
Et puis de fil en aiguille, et à son plus grand étonnement, les relations vont
s’apaiser, jusqu’à en devenir fraternelles.
« Bao
sourit, c'est toujours un peu effrayant de le voir sourire. Surtout quand il y
a autant de rage dans son regard que de bonté sur ses lèvres. » Bao, son
voisin, colosse de deux mètres et 130 kg, ne supporte pas les violences faites
aux femmes. La peine et la rage de Vincent le touchent profondément. Le comité
d’accueil à la sortie de prison risque d’être des plus sanglants…
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