dimanche 6 octobre 2019

Les mutations, Jorge Comensal

Les mutations, Jorge Comensal

★★★★☆


Jamais je n’aurais imaginé éclater de rire en lisant un roman traitant, avec sérieux et discours scientifiques à l’appui, du cancer ! Le synopsis du roman n’a pourtant rien d’amusant : Ramon, avocat brillant à la verve oratoire reconnue se réveille un matin avec la langue douloureuse et gonflée. Emmené par son épouse, Carmela, chez le médecin, ils apprennent tous deux avec stupeur qu’il s’agit d’une tumeur et qu’une seule solution permettra à Ramon de guérir : l’ablation de ce précieux organe qui a permis, jusque là à son propriétaire d’exercer son métier avec art, mais aussi de régner à la maison sur sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sur son frère, Ernesto, un truand sans cœur.  

La maladie, l’ablation, l’incapacité d’exercer sa profession et son autorité habituelle vont profondément affecter Ramon. Les médecins oncologues auront beau cherché l’origine de la tumeur, les possibles traitements, rien n’y fera. La mutation d’une cellule microscopique aura suffi à modifier profondément la vie de Ramon et de sa famille.

Il y aura bien la psychanalyste, Teresa ; qui permettra à cet homme diminué de trouver un certain soulagement aux douleurs physiques grâce à ses gâteaux verts, cuisinés avec du cannabis cultivé par la thérapeute avec amour.  

Et puis, surtout, il y aura Benito, ce perroquet offert par Elodia, la domestique. Elle demeure persuadée qu’un miracle est possible et qu’il pourrait passer par cet oiseau, le seul animal capable de parler comme un humain. Sauf que celui-ci ne sait proférer que des insultes !

Une relation particulière va se développer entre notre malade et son perroquet, et permettre à l’auteur de rédiger de belles scènes hilarantes !


Le ton caustique de Jorge Comensal fait vraiment toute la qualité de ce premier roman. J’ai vraiment ri lors des passages concernant la famille de Ramon comme : « Concentrés sur leurs objectifs scolaires sans pour autant renoncer à leurs hobbies respectifs, la masturbation et le karaoké, ils n'avaient pas remarqué la détresse de leurs parents. »

Par contre, les passages consacrés aux recherches médicales m’ont paru ennuyants et superflus.
Mais hormis ce petit point négatif, « Les Mutations » a été un très bon moment de lecture et il est évident qu’il faudra compter sur Jorge Comensal pour représenter avec talent la littérature mexicaine de ces prochaines années !

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