★★★★☆
Jamais je n’aurais imaginé éclater de rire en lisant un
roman traitant, avec sérieux et discours scientifiques à l’appui, du cancer !
Le synopsis du roman n’a pourtant rien d’amusant : Ramon, avocat brillant
à la verve oratoire reconnue se réveille un matin avec la langue douloureuse et
gonflée. Emmené par son épouse, Carmela, chez le médecin, ils apprennent tous
deux avec stupeur qu’il s’agit d’une tumeur et qu’une seule solution permettra
à Ramon de guérir : l’ablation de ce précieux organe qui a permis, jusque
là à son propriétaire d’exercer son métier avec art, mais aussi de régner à la
maison sur sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sur son frère, Ernesto, un
truand sans cœur.
La maladie, l’ablation, l’incapacité d’exercer sa profession
et son autorité habituelle vont profondément affecter Ramon. Les médecins
oncologues auront beau cherché l’origine de la tumeur, les possibles
traitements, rien n’y fera. La mutation d’une cellule microscopique aura suffi
à modifier profondément la vie de Ramon et de sa famille.
Il y aura bien la psychanalyste, Teresa ; qui permettra
à cet homme diminué de trouver un certain soulagement aux douleurs physiques grâce
à ses gâteaux verts, cuisinés avec du cannabis cultivé par la thérapeute avec
amour.
Et puis, surtout, il y aura Benito, ce perroquet offert
par Elodia, la domestique. Elle demeure persuadée qu’un miracle est possible et
qu’il pourrait passer par cet oiseau, le seul animal capable de parler comme un
humain. Sauf que celui-ci ne sait proférer que des insultes !
Une relation particulière va se développer entre notre
malade et son perroquet, et permettre à l’auteur de rédiger de belles scènes
hilarantes !
Le ton caustique de Jorge Comensal fait vraiment toute la
qualité de ce premier roman. J’ai vraiment ri lors des passages concernant la
famille de Ramon comme : « Concentrés sur leurs objectifs
scolaires sans pour autant renoncer à leurs hobbies respectifs, la masturbation
et le karaoké, ils n'avaient pas remarqué la détresse de leurs parents. »
Par contre, les passages consacrés aux recherches médicales m’ont
paru ennuyants et superflus.
Mais hormis ce petit point négatif, « Les Mutations » a été un
très bon moment de lecture et il est évident qu’il faudra compter sur Jorge
Comensal pour représenter avec talent la littérature mexicaine de ces prochaines
années !
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