Je ne suis pas un monstre, Carme Chaparro (éditions Plon, septembre 2019)
★★★★★
Une phrase de ce roman m’a interpellée : « Nous
sommes accros à la douleur des autres. » Je me suis dit qu’effectivement,
pour lire ce genre de récit, c’est qu’il y a quelque chose chez moi qui m’attire
dans le malheur d’autrui. Lire un thriller étiqueté « disparition d’enfant »,
c’est forcément de la douleur psychologique que je choisis d’affronter. Etant
moi-même maman d’un enfant, je ne peux que compatir, que ressentir au plus
profond de mes tripes le déchirement que vivent ces mères à qui on enlève un
enfant. Et Carme Chaparro est justement très forte pour décrire cette
culpabilité d’avoir lâché cette petite main pourtant serrée si fort dans la
nôtre. J’en ai eu les larmes aux yeux, l’envie de serrer très fort mon fils
entre mes bras…
Tout commence avec l’enlèvement d’Enrique dans un centre
commercial de Madrid. Le petit garçon de quatre ans a été enlevé au même
endroit et selon le même mode opératoire que le petit Nicolàs deux ans plus
tôt. L’inspectrice- chef du commissariat central de Madrid, Ana Arén, s’en veut
encore de ne pas avoir résolu l’affaire malgré son entêtement et la dévotion qu’elle
porte à son métier. Elle va donc se lancer à corps perdu pour tenter de
retrouver le petit garçon, et qui plus est, le retrouver en vie. Mais c’est
sans compter sur les journalistes, avides de scoop, qui la pousseront dans bien
des retranchements.
Plus loin, nous pouvons lire : « On a tous un
monstre en nous, qui a juste besoin qu'on le pousse, parfois juste un peu, pour
sortir et dévorer le monde. » C’est tellement vrai ; il
suffit d’ouvrir le journal, d’allumer la télévision.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer