lundi 4 mai 2020

Je ne suis pas un monstre, Carme Chaparro

Je ne suis pas un monstre, Carme Chaparro (éditions Plon, septembre 2019)

★★★★★

Une phrase de ce roman m’a interpellée : « Nous sommes accros à la douleur des autres. » Je me suis dit qu’effectivement, pour lire ce genre de récit, c’est qu’il y a quelque chose chez moi qui m’attire dans le malheur d’autrui. Lire un thriller étiqueté « disparition d’enfant », c’est forcément de la douleur psychologique que je choisis d’affronter. Etant moi-même maman d’un enfant, je ne peux que compatir, que ressentir au plus profond de mes tripes le déchirement que vivent ces mères à qui on enlève un enfant. Et Carme Chaparro est justement très forte pour décrire cette culpabilité d’avoir lâché cette petite main pourtant serrée si fort dans la nôtre. J’en ai eu les larmes aux yeux, l’envie de serrer très fort mon fils entre mes bras…

Tout commence avec l’enlèvement d’Enrique dans un centre commercial de Madrid. Le petit garçon de quatre ans a été enlevé au même endroit et selon le même mode opératoire que le petit Nicolàs deux ans plus tôt. L’inspectrice- chef du commissariat central de Madrid, Ana Arén, s’en veut encore de ne pas avoir résolu l’affaire malgré son entêtement et la dévotion qu’elle porte à son métier. Elle va donc se lancer à corps perdu pour tenter de retrouver le petit garçon, et qui plus est, le retrouver en vie. Mais c’est sans compter sur les journalistes, avides de scoop, qui la pousseront dans bien des retranchements.

Plus loin, nous pouvons lire : « On a tous un monstre en nous, qui a juste besoin qu'on le pousse, parfois juste un peu, pour sortir et dévorer le monde. » C’est tellement vrai ; il suffit d’ouvrir le journal, d’allumer la télévision.

Un thriller intelligent dans son sujet, dans sa structure et son écriture, que j’ai eu du mal à lâcher, qui va me marquer un moment… Et que je ne conseillerais qu’avec des pincettes aux jeunes mamans émotives ! 

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