vendredi 19 mars 2021

Les espionnes racontent, Chloé Aerberhardt et Aurélie Pollet (Arte éditions, 01/2021)



 Les espionnes racontent, Chloé Aerberhardt et Aurélie Pollet (Arte éditions, 01/2021)

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C’est une lecture vraiment plaisante que ce documentaire réalisé sous la forme d’un roman graphique ! Les illustrations d’Aurélie Pollet, en couleurs et noirs et blancs, sont magnifiques ! La journaliste Chloé Aeberhardt nous narre ici son enquête concernant les femmes ayant joué le rôle d’espionnes. Elles sont ici au nombre de six : Geneviève, Martha, Jonna, Gabriele, Ludmila et Yola…

 

« Aujourd'hui, moins d'un tiers des fonctionnaires de la DGSE sont des femmes, le plus souvent cantonnées à des postes administratifs de catégories B ou C. Une sous- représentation regrettable, soupire Edmond en sirotant son Earl Grey, car "d'ordinaire, dans le renseignement comme dans la vie, les femmes ont plus d'intuition que les hommes." C’est ce triste constat qui a donné à la journaliste envie d’en savoir plus sur ces femmes qui ont réussi à aller au- delà d’un simple rôle de secrétaire et ont risqué leur vie en voulant aller, comme les hommes, sur le terrain.

 

« Comment expliquer, s'il existe des professionnelles surpassant leurs collègues masculins, que l'imaginaire collectif continue de les associer à des James Bond girls juste bonnes à coucher ? » Geneviève, Martha, Jonna, Gabriele, Ludmila et Yola n’ont vraiment pas le profil de James Bond girls. Certaines d’entre elles sont même mères de famille. Leurs motivations, elles, sont différentes, entre un patriotisme exacerbé pour Gabriele, le souhait de suivre son mari dans la Police pour Geneviève, ou l’envie de vivre des aventures comme Yola…

J’ai aimé apprendre, à la fin du livre, ce qu’elles étaient devenues après avoir pris leur « retraite » du monde de l’espionnage !rtfgfv

 

Au final, un livre qui se lit avec intérêt, qui se révèle dépaysant grâce aux illustrations magnifiques et qui fourmille d’anecdotes instructives : « Il a fixé le rendez- vous à "dix- sept heures, moins deux, plus trois". Je m'étonne de cette précision horlogère. "Elle nous vient des Russes", m'éclaire- t- il. "Si le contact n'apparaissait pas sur zone entre deux minutes avant, et trois minutes après l'heure convenue, l'entrevue était reportée". Un très bon moment de lecture !

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