samedi 6 juin 2020

Le Dieu Oiseau, Aurélie Wellenstein

Le Dieu Oiseau, Aurélie Wellenstein (Scrinéo, 2018; Pocket, 2020)

★★★★☆

« L'histoire racontait qu'à cette époque, il y a cinq cents ans, le monde était plongé dans les ténèbres perpétuelles, mais au moment même où Ticawan était revenu de l'île sacrée, brandissant l’œuf d'or au bout des bras, le soleil était apparu. » En regard de cette légende, tous les dix ans, une compétition est organisée entre les dix clans de l’île. Le vainqueur permettra à son clan d’y régner durant la décennie à venir.

Les épreuves sont extrêmes : une journée de nage, des combats à mains nues, une montagne à escalader et des animaux sauvages à affronter (Koh- Lanta, c’est pour les gamins, s’il fallait comparer !), plus quelques bêtes monstrueuses à éviter avant de chercher où l’œuf d’or a été caché. Dix années d’entraînement et de sacrifices ne sont pas de trop, et plus les concurrents s’approchent du Graal, moins ils hésitent à éliminer les concurrents restants.

Faolan a été une victime collatérale de la compétition qui s’est déroulée dix ans plus tôt, alors qu’il n’était qu’un enfant. Le clan du Bras de fer a en effet remporté la victoire et s’est acharné, lors du Banquet, contre les chefs des autres clans, dont celui de la Horde, auquel il appartenait. Son père a donc été assassiné cruellement (la tradition veut que le gagnant arrache le cœur de ses concurrents et le mange encore palpitant devant la foule), sa petite sœur et sa mère ont été violées sous ses yeux, et alors qu’il devait subir le même sort, le fils du chef du Bras de fer, Torox, lui aussi encore gamin, a réclamé avoir Faolan pour en faire son « jouet » parce qu’il était fasciné par ses formidables yeux bleus.

Faolan va alors connaître dix années terribles d’asservissement et de famine, victime du sadisme et de la cruauté inimaginable de Torox. La seule chose qui va le pousser à tenir sera la possibilité, offerte à tous, de se présenter lui aussi au concours et de gagner l’œuf d’or qui lui permettra à la fois de se venger et de retrouver sa liberté.
Le roman débute ainsi à quelques jours de la compétition : Faolan aura-t-il les capacités nécessaires pour se mesurer à des adversaires en bonne santé et parfaitement entraînés aux épreuves ?

Au final, un roman fantasy que j’ai dévoré, tant j’ai trouvé l’intrigue captivante. Certaines scènes sont répugnantes, mais j’ai tout de même regretté le côté un peu « young adult » de l’écriture. Ceci dit, j’ai apprécié la capacité de l’auteure à faire voyager le lecteur dans un univers mi- réel, mi- fantaisiste, sans le perdre dans des loufoqueries inutiles, et tout en en développant un sentiment d’empathie qui le pousse à encourager mentalement, au fur et à mesure des pages, Faolan, un anti- héros si touchant !

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