lundi 16 novembre 2020

Les oubliés de Dieu, Ludovic Lancien (Hugo Thriller Poche, 11/2020)


 

Les oubliés de Dieu, Ludovic Lancien (Hugo Thriller Poche, 11/2020)

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Connaissez – vous la tératologie ? Selon le dictionnaire de l’Académie française, il s’agit de la « partie des sciences naturelles qui traite des monstruosités organiques ». Un exemple ? Joseph Merrick, plus connu sous le surnom d’Elephant man. Un film, aussi, « Freaks » (1932), dans lequel sont mis en scène ceux que l’on traitait jadis comme des bêtes de foire du fait d’une informité ou d’une malformation de naissance. Aujourd’hui, il existe toujours des pathologies entraînant des difformités physiques, mais les personnes qui en souffrent sont la plupart du temps enfermées dans des instituts spécialisés, soustraits au regard du monde des gens « normaux ».

Ici le roman débute sur l’assassinat ignoble d’un médecin, Richard Mievel. Son corps est atrocement mutilé, comme s’il avait été partiellement dévoré… Chargé de l’enquête, le capitaine Gabriel Darui va découvrir que le docteur avait un étrange penchant pour l’étude des « monstres » humains : « Les bizarreries de ce monde, tout ce qui reste inexplicable, l'attiraient. Il se passionnait pour l'étude des cryptides, passait des heures à éplucher des articles sur le net pour comprendre l'origine de ces légendes. Selon lui, les mythologies ne sont pas des histoires farfelues, des contes tout juste bons à effrayer les enfants. Il explorait leur part d'authenticité. »

L’équipe qui va mener l’enquête aux côtés de Gabriel se compose de policiers aux personnalités bien trempées : le chef, surnommé « Le Bélier » veut tout gérer vite fait bien fait, Noémie, mène ses découvertes macabres de son côté, pour se prouver qu'elle a de la valeur et tenter d'oublier ses propres fêlures, et Jérémy a la tête pleine de ses préoccupations conjugales. Et pourtant, on avance, aux côtés de chacun d’eux. Et quand c’est Gabriel, lui et seulement lui, qui va devoir remonter dans son propre passé, peu glorieux, pour dénouer une ficelle qui permettra de comprendre l’écheveau de l’intrigue, c’est tout le groupe, mais aussi le lecteur, qui va ouvrir ses yeux bien ronds et s’étonner du résultat.


Personnellement, je pense que j’ai arrêté de respirer durant les deux cents pages centrales, tellement l’intrigue était dense et les rebondissements imprévisibles. Les images qui se présentaient à mon esprit étaient parfois proches de me donner la nausée. La plume est fluide, tenace, dense mais sans être étouffante, et on sent qu’il y a eu beaucoup de recherches en préparation de l’histoire car le tout tient vraiment bien la route. Maintenant, j’ai envie de savoir qui est ce Lucas qui apparaît à la fin et il semblerait justement que le personnage principal du premier roman de Ludovic Lancien porte ce prénom... 

Et de toutes façons, même si ce n’est pas le cas, c’est sûr, je vais lire sous peu « Le singe d’Harlow » !  

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