samedi 23 juillet 2022

Le crépuscule des profanateurs, Jean Vigne (Elixyria, 05/2022)


 

Le crépuscule des profanateurs, Jean Vigne (Elixyria, 05/2022)

💙💙💙💙

La question de la survie revient de plus en plus dans les discussions, tant les discours alarmistes qui ont pris racine dans le virus du Covid, le réchauffement climatique et le retour de la guerre dans les projets de pays appartenant aux grandes puissances mondiales creusent leurs sillons dans nos esprits. Jean Vigne se saisit ici de ce thème apocalyptique pour nous plonger dans un récit oscillant entre 2022 et 2028. La première date connaît une intrusion inexpliquée sur Terre ; la deuxième nous raconte un état des lieux à la mode « Mad Max » ; et vous, jusqu’où iriez- vous pour sauver votre peau ?

 

« De la chance, rien n'est moins certain. Elle vient de perdre son mari, sous ses yeux. Une horreur dont elle n'arrive plus à se défaire, l'image de son expression bestiale à jamais ancrée dans son esprit. Pourtant, aucune larme ne coule sur ses joues. La peur a remplacé la peine. Le temps du deuil viendra plus tard. Pour le moment, place à la survie. » Vervaine s’ennuie dans son quotidien paisible aux côtés d’Alexandre. Et pourtant, quelques instants après une étrange apparition dans la capitale, la voilà plongée en plein épisode de « The walking dead », avec un époux transformé en zombie sanguinaire… Vite, il faut fuir. LE fuir.

 

« Mac Grégoire peut s'estimer heureux d'être parvenu à atteindre le stade de général. Pour ça, il a dû concéder pas mal de sacrifices, comme cesser de nommer les jaunes "des bridés", ou encore les noirs "des négros". Tout un tas de mots malvenus à l'époque actuelle, au risque d'être catalogué comme raciste. Qu'y a-t-il de mal à appeler un chat un chat ? Ah, toute cette merde l'énerve. » La fin du monde, enfin, ce qui y ressemble, est arrivée. Mac Grégoire, ce militaire sans scrupules s’éclate ; voilà enfin son moment de gloire. Lui, qui ne souffre d’aucun état d’âme et maîtrise les tactiques de combat les plus complexes, se retrouve sur un piédestal ; un trône dirigé par le goût du profit et le plaisir de l’injustice.

 

« La douceur d'une retraite bien méritée n'est qu'une belle illusion. La vieillesse ici est synonyme de trépas. Si tu ne peux plus te battre, trouver le nécessaire pour vivre, tu meurs. » Vervaine va oser faire confiance à l’un des profanateurs, nom donné aux envahisseurs, pour survivre, pour sauver la petite Sylvine, pour détruire les gars comme Mac Grégoire. Aura-t-elle raison ? Ce qu’elle va découvrir va se révéler effrayant…

 

Au final, un roman de science- fiction qui fait froid dans le dos, d’autant plus en le lisant alors que la canicule sévit dans tout le pays et que des arbres brûlent actuellement sur des surfaces titanesques. Le personnage de Vervaine, cette femme forte et d’apparence invulnérable est parfaitement construit (même si j’aurais aimé en savoir plus sur son existence d’avant le « point zéro »). On aimerait indubitablement s’en faire une alliée en cas de fin du monde imminente ! A lire, pour réfléchir… 

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