★★☆☆☆
J’aime beaucoup ce que fait Cécile Ladjali, sa détermination à faire vivre
la littérature, notamment dans les dialogues sur scènes avec des auteurs contemporains
qu’elle met en ligne sur Instagram, son désir de l’enseigner, aussi, auprès de
personnes que l’on pense « exclues » de l’univers de la lecture,
comme les sourds ou les illettrés. J’avais d’ailleurs adoré son roman éponyme
paru en 2016.
Alors quand elle a proposé l’idée de parler des bibliothèques brûlées, des
destructions de livres par divers autodafés à travers les siècles et dans le
monde entier, tout en mettant en parallèle des auteurs ayant réellement existé,
Kafka et Hedayat, qui eux- mêmes prenaient la décision étrange de brûler leurs
créations, je me suis jetée sur ce roman.
Malheureusement, j’avoue avoir été déçue. J’ai même quelques doutes quant à
la dénomination de « roman » pour ce récit qui me paraît plutôt être
un essai enrobé d’un peu de fiction.
L’autodafé est un prétexte ici pour parler des deux grands écrivains que
sont Kafka et Hedayat, probablement pour raviver la curiosité des lecteurs d’aujourd’hui.
Le personnage féminin qui fait le lien entre ces deux hommes est lui, fictif.
Luce Notte, qui est en pleine rédaction de sa thèse consacrée aux « bibliothèques
à l’épreuve du feu », va, par le plus grand des hasards, se retrouver
jeune fille au pair chez les Kafka durant plusieurs mois. Le jeune Franz n’a
encore rien publié, étant étouffé par un père arrogant qui méprise la trop grande
sensibilité de son fils. Luce va l’encourager à prendre la plume. Mais Franz
demandera quelques années plus tard, à l’un de ses amis de brûler tous ses
manuscrits.
Quarante ans plus tard, Luce est devenue bouquiniste, à Paris. Elle va
rencontrer Sadegh Hedayat, auteur iranien censuré dans son pays, et l’aider, à
son tour, à brûler ses manuscrits : « Dans le cendrier du poêle, tes mots se sont changés en poudre grise et
couvrent les charbons ardents. »
A travers ces deux hommes, c’est l’image d’un père qu’elle n’a
jamais connu, que Luce recherche ; le regard protecteur d’un homme. Et son
mal-être transpire dans toutes les pages du récit.
Ce qui est dommage, c’est qu’on s’y ennuie… De longues
descriptions en longues introspections, les mots, certes habiles, ont tendance
à endormir le lecteur, et il n’y a pas un seul dialogue pour dynamiser les
scènes narrées.
Le
postulat de départ était vraiment intéressant et aurait mérité d’être développé
d’une manière plus vivante. Je me suis réellement ennuyée tout en restant sur
ma faim…
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