samedi 6 novembre 2021

Ernest, Gab Stael (Elixyria, 10/2021)

 


Ernest, Gab Stael (Elixyria, 10/2021)

💓💓💓💓 

J’avais vraiment adhéré à l’univers proposé par l’auteure dans l’un de ses précédents romans noirs, intitulé « Human food » : Ernest, un personnage schizophrène souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité : plusieurs personnes vivent à tour de rôle (voire en même temps !) dans sa tête ; se retrouvait confronté à une enquête policière dans laquelle des femmes étaient retrouvées étranglées, le corps démembré. Ici, point de police, mais un tour complet du personnage complexe d’Ernest ; un roman à lui tout seul !

 

« La matinée est silencieuse, cela ne lui plaît pas du tout ! Heureusement, il connaît le meilleur moyen pour entrer en contact avec les Autres quand ils décident de l'ignorer. Suffit d'appliquer la recette de maman. Sans hésiter, il se plante devant le miroir de la salle de bain, s'observe attentivement, grimace. » Ernest vit avec « les Autres » depuis son enfance. Ils prennent possession de son esprit, de son corps, et le font agir telle une marionnette. Et quand ils se font silencieux, notre bonhomme se sent en danger, comme un enfant abandonné.

 

« Ernest connaît l'inventaire dangereux de l'antre de son père. Il comptait les objets pour supporter les coups. Il souffrait moins. Ça passait plus vite. Là- dedans, on l'a presque battu à mort pendant des années. On lui a fait manger des excréments, des cadavres de bestioles. Les seuls souvenirs qu'il possède ici sont maculés de sang, et les preuves y dorment encore. » L’enfance est la période dans laquelle Ernest semble être resté. On comprend pourtant vite que ça a été un calvaire plus qu’autre chose. La fratrie en a d’ailleurs fait les frais.  

 

Au final, un récit « compagnon » du roman « Human food » mais qui peut se lire de manière indépendante. La vie d’Ernest est glauque et l’auteure manie les mots, l’expression des sentiments de manière à ce que son lecteur soit tour à tour épouvanté et ému. Personnellement, j’aime beaucoup la plume de Gab Stael. Je ne soupçonne jamais ce qu’elle va me narrer, ni où elle va m’emmener et j’aime ça. Mais attention, âmes sensibles s’abstenir !!!

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