★★★★☆
« Être professeur, c’est se dire qu’on laisse une trace dans de jeunes
âmes, et, on l’espère, la meilleure possible. » Je suis l’œuvre littéraire de cette jeune auteure française car nous
exerçons le même métier mais aussi parce qu’elle écrit remarquablement bien.
J’avoue que je ne savais pourtant pas dans quoi je m’embarquais en lisant ce
récit autobiographique où cette jeune femme révèle avoir été victime d’inceste.
C’est dur, forcément. Mais ce n’est en aucun cas voyeur, ni cru « façon
Christine Angot ». Céline Lapertot a voulu ici apporter son
témoignage : « Voilà, ça se
passe en France comme partout ailleurs » : un père envolé, une mère sans qualifications ni revenus qui préfère
fermer les yeux plutôt que de se retrouver à la rue, et un beau-père qui
s’assomme avec l’alcool et qui va abuser de la petite fille qui se trouve sous
son toit. C’est tellement facile… Tout le monde ferme les yeux et tient un
double langage terrifiant.
L’auteure, elle, prend ses distances en
utilisant la troisième personne du singulier ; déterminée par
« l’enfant » tout d’abord, pour les premières années, puis
« l’écrivain » pour l’adulte qu’elle est devenue avec une détermination
exemplaire. Car il en faut de la volonté pour s’extraire de cet univers
« à la Zola » comme le lui diront ses amis, pour parvenir à un niveau
d’études tel celui exigé pour être professeur dans le secondaire. Mais aussi
pour exercer ce métier avec le risque de rencontrer des victimes subissant le
même calvaire que le sien…
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