jeudi 15 août 2019

Eden, de Monica Sabolo

Eden, Monica Sabolo

★★★☆☆

J’ai retrouvé beaucoup, énormément même du roman précédent de l’auteure, « Summer » dans « Eden » : cette ambiance onirique avec de longues envolées lyriques adressées à Mère Nature.
Une nature non identifiée au niveau géographique mais que l’on a très envie de placer aux Etats-Unis puisqu’il est question de réserve et de vilains « blancs » qui viennent abattre les arbres des forêts aux dépens des rapaces, aigles et autres coyotes.
Ici, Lucy, blonde éthérée, quinze ans, disparaît du jour au lendemain (tout comme Summer, donc), après un petit tour en forêt. Elle est retrouvée nue, blessée, violée, inconscient au pied d’un arbre. Elle restera mutique suite à son agression, empêchant les policiers de trouver le coupable.  Mais qui est vraiment Lucy ?
Une adolescente qui ne se mêle pas à ses camarades de lycée. Venue de « l’autre côté du pays », seule avec un père écrivain qui lit la Bible tous les jours, une carabine en travers des genoux (et là, vient inévitablement la référence à l’excellent roman américain « Absolute Darling » de Daniel Tallent…). Une gamine qui change de vêtements tous les matins dans les toilettes de l’établissement scolaire, échangeant chemise blanche à col bénitier contre mini-jupe et fard à paupière bleu turquoise, et qui n’hésite pas à ricaner avec les chauffeurs de l’exploitation forestière lorsqu’ils s’arrêtent à la station-service du patelin.
Sauf que cette disparition – agression n’est pas la première. Alors que faut-il faire ? « On doit rester là, s’enfermer dans nos chambres enfermées dans nos réserves ? En attendant d’être enfermées dans nos cercueils ? » Nita, la véritable héroïne du roman, voisine et camarade de classe de Lucy, va se rebeller. Son père, comme celui de la plupart de ses amies, s’est enfui un beau matin. Elle tente de trouver une compensation à cette absence en courant et en passant des heures dans la forêt, persuadée que des esprits y règnent et qu’ils vont la protéger, et ça tombe bien car la voilà qui entre, en cet été particulier, dans la phase de rébellion typique de toute adolescence.
Mais sur qui peut-elle vraiment compter ? En qui peut-elle faire confiance ?
Ce roman a la veine d’un récit initiatique envoûtant, dans le veine des récits actuels classés dans la catégorie «Nature writting ». Il se lit d’une traite mais les personnages manquent de profondeur pour qu’on s’y attache réellement.

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