★★★☆☆
J’ai retrouvé beaucoup, énormément même du
roman précédent de l’auteure, « Summer » dans « Eden » :
cette ambiance onirique avec de longues envolées lyriques adressées à Mère
Nature.
Une nature non identifiée au niveau
géographique mais que l’on a très envie de placer aux Etats-Unis puisqu’il est
question de réserve et de vilains « blancs » qui viennent abattre les
arbres des forêts aux dépens des rapaces, aigles et autres coyotes.
Ici, Lucy, blonde éthérée, quinze ans,
disparaît du jour au lendemain (tout comme Summer, donc), après un petit tour
en forêt. Elle est retrouvée nue, blessée, violée, inconscient au pied d’un
arbre. Elle restera mutique suite à son agression, empêchant les policiers de
trouver le coupable. Mais qui est
vraiment Lucy ?
Une adolescente qui ne se mêle pas à ses
camarades de lycée. Venue de « l’autre côté du pays », seule avec un
père écrivain qui lit la Bible tous les jours, une carabine en travers des
genoux (et là, vient inévitablement la référence à l’excellent roman américain « Absolute
Darling » de Daniel Tallent…). Une gamine qui change de vêtements tous les
matins dans les toilettes de l’établissement scolaire, échangeant chemise
blanche à col bénitier contre mini-jupe et fard à paupière bleu turquoise, et qui
n’hésite pas à ricaner avec les chauffeurs de l’exploitation forestière lorsqu’ils
s’arrêtent à la station-service du patelin.
Sauf que cette disparition – agression n’est pas
la première. Alors que faut-il faire ? « On doit rester là, s’enfermer dans nos chambres enfermées dans nos
réserves ? En attendant d’être enfermées dans nos cercueils ? » Nita, la véritable héroïne du roman, voisine et camarade de classe de
Lucy, va se rebeller. Son père, comme celui de la plupart de ses amies, s’est
enfui un beau matin. Elle tente de trouver une compensation à cette absence en
courant et en passant des heures dans la forêt, persuadée que des esprits y
règnent et qu’ils vont la protéger, et ça tombe bien car la voilà qui entre, en
cet été particulier, dans la phase de rébellion typique de toute adolescence.
Mais sur qui peut-elle vraiment compter ?
En qui peut-elle faire confiance ?
Ce roman a la veine d’un récit initiatique
envoûtant, dans le veine des récits actuels classés dans la catégorie «Nature
writting ». Il se lit d’une traite mais les personnages manquent de
profondeur pour qu’on s’y attache réellement.
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