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Cela fait bien dix mois que « Le
manufacturier » m’attend parmi d’autres lectures à venir. Je l’ai sorti de
cette pile de livres au moins vingt fois : « J’ose ? J’ose pas ? »
Une hésitation due à la réputation d’extrême violence que la plupart de ses
lecteurs ont dit avoir trouvé dans ces 550 pages.
Enfin, en cette fin d’été paisible, j’ai osé l’ouvrir
et me lancer dans la lecture de ce deuxième roman de Mattias Köping.
Alors, oui, il y en a des scènes de violence ;
souvent proche de l’insoutenable quand on arrive à visualiser les tortures qu’endurent
les personnages, comme sur grand écran, tellement l’écriture de l’auteur est
cinématographique, efficace, précise.
Alors, oui, revient l’éternel débat : « autant
de violence est-elle nécessaire ? » Mais je n’ai pas envie de
disserter sur cette question philosophique. La violence, qu’on l’accepte ou
non, est intrinsèque à l’être humain, et c’est d’ailleurs le fil conducteur des
guerres que l’Homme mène depuis la nuit des temps.
La guerre, c’est d’ailleurs le fond de l’intrigue
du « Manufacturier » ; plus précisément le conflit serbo-croate
des années 90. La torture, les viols, les assassinats gratuits, ne se compte
plus, au nom de quoi ? Au nom de l’identité.
Milovan en a été victime. Un oncle installé en
France a réussi à faire venir le jeune Croate miraculeusement seul survivant de
sa famille et sérieusement blessé à Mende. C’est là, au milieu du Causse que le
jeune homme grandira en tentant de panser ses plaies profondes, finalement
élevé par le grand-père franco-croate, Boris.
En parallèle de la relation entre Boris et
Milovan, nous avançons dans une enquête menée par le capitaine Radiche autour d’un
vaste trafic de drogue et de jeunes prostituées dans la cité de la Vallée
verte. La violence y est quotidienne car là aussi on y torture des petites
frappes qui ont tenté de doubler les caïds, on y force des gamines de treize
ans à se prostituer et on y élimine le quidam qui vient oser mettre son nez
dans les affaires bien troubles qui y sont menées.
Radiche veut faire tomber tout ce réseau. Mais
son passé, lié à de bien sombres heures de l’Histoire, va le rattraper, sous
les traits d’un mystérieux « Manufacturier »…
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