Marée haute, Quentin Desauw
★★★★★
Un premier roman, paru en mars 2019, passé un peu inaperçu et c’est vraiment dommage…Quentin Desauw a un talent d’écriture qui mérité d’être reconnu. Son style mêle habilement réalité et onirisme sans que le lecteur ne s’égare et tout en servant une intrigue captivante. Personnellement, j’ai lu ce livre quasiment d’une traite.
★★★★★
Un premier roman, paru en mars 2019, passé un peu inaperçu et c’est vraiment dommage…Quentin Desauw a un talent d’écriture qui mérité d’être reconnu. Son style mêle habilement réalité et onirisme sans que le lecteur ne s’égare et tout en servant une intrigue captivante. Personnellement, j’ai lu ce livre quasiment d’une traite.
Le thème de ce roman est lui, tout à fait
actuel : le sort des migrants qui traversent mers et continents pour
espérer trouver en Angleterre, ou en Europe de manière plus générale, une vie
meilleure, loin des combats et de la pauvreté de leur pays d’origine. Nous
sommes donc à Dunkerque, non loin de la « jungle » de Calais
démantelée il y a trois ans. Manu, un jeune homme qui porte en lui un espoir de
jeunesse bien actuel ; devenir footballeur professionnel, y vivote. Le
jour, il est marin pêcheur, le soir il fait passer des migrants en Angleterre sur
un vieil hors-bord, histoire de se payer sa fumette quotidienne. Il n’a pas eu
une enfance paisible et ressasse les mauvaises années du passé à tel point
qu’il ne parvient pas à se projeter dans l’avenir. Ses relations amoureuses
sont, de ce fait, des échecs. Manu est une âme en peine…
La mer, omniprésente, est pour lui une double
métaphore ; celle de « la mère », génitrice sans amour, et celle
de « maman », la femme de la famille d’accueil qui l’a élevé et qui
se meurt du cancer.
La mer lui donne des forces, et aussi vite,
les lui reprend.
Elle lui donne de quoi vivre, un salaire, de
la nourriture, mais aussi de quoi devenir un criminel, un passeur de réfugiés
abandonnés à leur sort.
Un jour, une discussion, une prise de
conscience. Manu va devoir fuir. Mais peut-on échapper à son passé ?
Quentin Desauw sait divertir son lecteur avec
des expressions imagées : « Près de moi, Laurent, avec sa
vieille casquette et son menton à la Dalton, me gueulait des trucs comme s'il
s'agissait de l'ouvrir plus grande que l'océan ». Mais il
sait également le mener à des réflexions plus profondes : le fait de voir
les migrants du point de vue d’un passeur est plutôt inhabituel dans la
littérature actuelle et soulève bien des questions morales.
Bref, un roman plein d’atouts qui mérite vraiment d’être lu.
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